Le Conseil d’Administration, représenté par son Président, Alain Sartori, a souhaité exprimer, en complément du communiqué CEMÉA France, porté par Philippe Meirieu son soutien et réaffirmer face à cette tragédie, notre conception du vivre ensemble et l’impérieuse nécessité d’œuvrer ensemble pour la cohésion sociale.
L’Association Régionale des CEMÉA d'Ile-de-France souhaite témoigner de son soutien à la famille et aux proches de Samuel PATY, cet enseignant lâchement assassiné au nom d’une idéologie funeste près de son collège à Conflans Sainte-Honorine.
Nos pensées vont aussi, bien sûr, vers ses collègues enseignant.e.s et plus généralement à l’ensemble des enseignant.e.s qui œuvrent chaque jour à développer la liberté d’expression et un esprit critique chez leurs élèves. Comme l’ensemble de la communauté nationale, nous sommes choqués par la barbarie de l’acte qui attaque fondamentalement ce pilier de la République qu’est l’école et l’obscurantisme des raisons qui l’ont provoqué.
Difficile d’admettre qu’à notre époque un enseignant puisse trouver la mort pour avoir fait son métier de prof.
Difficile d’accepter qu’un jeune de 18 ans ayant grandi en France puisse commettre un acte si barbare.
Une nouvelle fois, notre région est meurtrie ...
Face à cette tragédie il nous faut réaffirmer notre conception du vivre ensemble et l’impérieuse nécessité d’oeuvrer pour la cohésion sociale.
Plus que jamais, nous réaffirmons le rôle et les missions de l’école pour l'éducation et la
formation de citoyens éclairés. Plus que jamais, nous soutenons l’ensemble des acteur.trice.s, enseignant.e.s, animateur.trice.s, parents qui œuvrent parfois dans des
conditions difficiles et qui font vivre une laïcité active, ce cadre qui respecte les croyances de chacun.e et permet la vie en communauté des citoyens.
Il y a quelques jours, l’Association Régionale CEMÉA d’Ile-de-France recevait dans ses locaux à Aubervilliers, Madame Nadia HAI, Ministre déléguée chargée de la ville pour échanger sur le dispositif “Valeurs de la République et Laïcité” que nous déployons dans nos formations.
A cette occasion, nous réaffirmions combien la création d’espaces de transmission des
principes de ce qui fait notre République est nécessaire, combien œuvrer au développement d’un esprit critique chez nos stagiaires, nos étudiant.e.s, nos élèves ou nos militant.e.s était essentiel et combien ces actions de formation courte devaient s’inscrire dans des espaces continus de partage pour permettre aux acteur.trices de l’éducation de mettre en commun avec d’autres, leurs questionnements et les réalités qu’ils.elles vivent.
Dans un monde de plus en plus complexe, il nous faut former des éducateur.trices aptes à appréhender cette complexité et capable de mettre en place et gérer les espaces de conflits. Quand il n’y a pas de conflit alors il y a la violence. Cette violence nous la refusons et comme l’écrivait Victor Hugo, nous croyons fondamentalement que c’est l’Éducation qui la fera reculer.
Aujourd’hui, nous sommes tristes et en colère, comme l’écrit Philippe Meirieu, le Président de l’Association Nationale des CEMÉA dans un communiqué publié ces dernières heures « …Notre immense tristesse n’éteint, pour autant, ni notre détermination, ni notre espérance : détermination pour lutter, au quotidien et dans « le moindre geste », contre toutes les formes de violence envers les humains et pour toujours plus de coopération et de justice.
Espérance que nous soyons sans cesse, plus nombreux à refuser les intolérances mortifères, à militer pour que la joie du partage supplante les replis sur soi et que la construction d’un avenir commun l’emporte sur les communautarismes ».
Pour le Conseil d’Administration,
Alain SARTORI
Président des CEMÉA-ARIF